Emission 28, Sur les traces et l’histoire de Claire FRANCOIS…
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janvier 29, 2022

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Loïc Duchamp

Bonjour à tous, quel plaisir de vous retrouver avec cette nouvelle émission, aujourd’hui je vais vous raconter une enquête incroyable 6 mois de recherches intensives pour découvrir qui se cachait derrière Claire FRANCOIS et quelle était son histoire.

Nous avons presque tous dans notre histoire familiale, une ancêtre mère célibataire, mais avez vous une ancêtre qui s’est déclarée sous une fausse identité avec de fausses informations, c’est le cas de Claire.

Remettons nous dans le contexte de la grande Histoire, tout commence en 1928, un an avant le krach boursier de 1929.

Claire FRANCOIS domestique vient d’accoucher d’une petite fille à Paris, elle réside alors au 123 Rue de la Renaissance à Bois-Colombes, elle signe lors de la naissance de sa fille et déclare au maire de Paris, qu’elle est née le 3 Mai 1910 à Vincent en Gironde…

Claire se dit âgée de tout juste 18 ans lors de la déclaration de naissance de sa fille, pour des raisons inconnues elle prend contact avec La Ligue de la protection des mères abandonnées mais ne va pas plus loin.

Elle confie sa fille à une nourrice, et ne demandera plus jamais de ses nouvelles.

En 1931, Claire FRANCOIS est bien présente sur le recensement de la population de Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine, elle vit au sein du foyer de Maurice GASTON et Fanny Henriette DARGELOS.

Une étrange information néanmoins apparait, elle est dite « soeur » du Chef de famille.

Il faut savoir que « soeur » peut vouloir dire soeur de lait, soeur nourricière, il n’est donc pas nécessairement question de soeur au sens biologique du terme.

Petite question : Comment Claire peut-elle toujours résider au 123 Rue de la Renaissance en 1931, soit presque 3 ans après la naissance de sa fille ?

Quel lien entretient donc Claire FRANCOIS avec Fanny Henriette DARGELOS et Maurice Edouard GASTON mariés le 4 Mai 1929 à Bois Colombes soit quelques mois après la naissance du bébé de Claire …

La première étape de l’enquête, Vincent il a fallu identifier cette commune au départ j’ai pensé à Saint Vincent de Paul et Saint Vincent de Pertignas, deux communes avec le nom Vincent mais non aucune naissance de FRANCOIS ni de Claire dans ces deux communes, j’ai ensuite pensé à une déformation phonétique de la commune, et si Vincent était en fait Avensan ?

Si la presse ancienne pouvait se tromper à l’époque, pourquoi un maire ne pourrait-il pas lui aussi se tromper ?

Grande chance, sur Avensan pour cette décennie il n’y a que deux naissances Paul FRANCOIS né le 2 Avril 1907 et Catherine née le 1 Février 1909, tous deux frère et soeur et enfants respectifs de Etienne FRANCOIS et Marie DESBAT.

Il n’y avait donc aucune Claire FRANCOIS née sur la commune, ni aucune naissance FRANCOIS en 1910…

Qu’est-ce que tout ça voulait donc dire ?

Une annotation attire mon attention sur l’acte de naissance de Catherine, en mention marginale il est indiqué que le 30 Janvier 1934, elle a épousé Jean Alfred FERRE à Bordeaux et le lendemain, le mariage religieux a eu lieu dans l’église de Bordeaux …

J’ai donc voulu vérifier si Catherine avait pu être baptisée avec le prénom de Claire, mais non, même à son baptême elle ne portait que le prénom Catherine.

Cependant quand j’ai eu son acte de mariage sous les yeux, un détail m’a sauté aux yeux !

Catherine et Claire FRANCOIS avaient une signature très similaire, elles signent toutes les deux de manière penchée et elles forment les lettres de la même manière sauf le S, mais il ne faut pas oublier un paramètre important Claire a tout juste 18 ans quand elle signe et manque d’assurance, Catherine en a 24 en 1934 et elle a un peu plus d’assurance néanmoins sa signature est tremblotante…

Et si Catherine et Claire ne formait qu’une seule et même personne à cet instant de l’enquête j’en suis presque convaincu à 100% mais il me manque une pièce du puzzle, une preuve qui indique que Catherine se faisait appeler Claire par sa famille …

Cette preuve je vais réussir à la retrouver, et ceci va prouver mon hypothèse cependant quand je découvre cette preuve, un élément est étrange, Marie DESBAT vit séparée de son mari sur le village de Margaux Cantenac avec ses 3 enfants en 1921, alors qu’Etienne FRANCOIS vit seul sur le village voisin de Soussans situé à 1km de Margaux, étrange non ?

Mais ce n’est pas tout, lorsque l’agent recenseur demande les informations concernant la commune de naissance de Marie DESBAT, elle ment et dit être née à Salaunes, alors qu’elle est en réalité native de la commune de Saumos située à 2h à pied de Salaunes…

Pourquoi ce mensonge, c’est également Marie DESBAT qui déclare à l’agent recenseur qu’en plus de ses deux garçons Paul né en 1907 et Guillaume Pierre le petit dernier né le 4 Décembre 1919 à Margaux, elle a une fille prénommée Claire née en 1909 sur la commune d’Avensan !

L’identité de Claire est désormais formelle Catherine se cachait bel et bien derrière l’ombre de Claire !

La vie de Catherine va être semée de drames, après la naissance de son premier fils Claude FERRE né le 22 Mars 1934 à Bordeaux, elle va avoir un petit garçon prénommé Guy, qu’elle surnomme Guytou, malheureusement le petit garçon décède tragiquement. Peu de temps après, le 10 Mars 1947, Etienne FRANCOIS son père décède à l’Hôpital de Bordeaux, il avait 71 ans et résidait sur la commune de Soussans en Gironde …

Le 28 Septembre 1957, son fils Claude épouse à Bordeaux, Christiane MEZIANE, de cette union naîtra une fille Catherine Mélanie un an plus tard.

Malheureusement le mariage de Claude n’est pas au beau fixe, et il tombe sous le charme d’une autre femme Angèle BOUIN PORTET qui est veuve. Claude et Christiane divorcent alors en 1970, 3 ans plus tard alors que Claude est employé aux pompes funèbres de la ville de Bordeaux, il meurt tragiquement à 39 ans, dans le cadre de ses fonctions en se rendant à l’Hôpital des enfants de Bordeaux. Catherine perd alors son seul fils, le coeur meurtri elle décide alors avec son mari de quitter la Gironde et de s’installer avec Jean Alfred FERRE à Navarrenx en plein coeur du Béarn.

Malheureusement, le destin est cruel avec Catherine, son mari décède le 22 Décembre 1986 à Navarrenx, veuve et désormais seule, sa petite fille Catherine Mélanie décide de l’inviter à la suivre en région Lyonnaise et d’être ainsi témoin de son mariage. Catherine Mélanie n’ayant plus son père elle ne peut néanmoins pas compter sur le soutien de sa mère, cette dernière a tout quitté, elle est partie aux Etats-Unis s’est remariée puis a de nouveau divorcé avant de disparaitre sans laisser d’adresse, à l’heure d’aujourd’hui elle est considérée comme décédée mais sa famille ne sait pas du tout où elle est inhumée …

Catherine FRANCOIS meurt finalement à 83 ans, le 18 Avril 1992 à l’Hôpital de Lyon, elle succombe à un cancer que personne n’avait vu venir.

Catherine ne racontera jamais à ses proches, l’histoire de ce bébé abandonné et elle disparait ainsi avec ce secret c’était sans compter cette enquête incroyable qui a dévoilé la vérité 94 ans plus tard !

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Questions fréquemment posées

Est-il possible de remonter une branche quand on ne connaît pas le père biologique d'un enfant naturel ?
Deux cas de figure : la mère a pu laisser des indices à l’hôpital (Hôtel Dieu de Lyon par exemple) le père biologique a pu être présent pour la naissance ou le baptême de l’enfant… Ou malheureusement parfois, le secret fut bien gardé et aucun indice divulgué…
Je suis bloqué dans mes recherches, il y'a des lacunes dans les archives y'a t'il un moyen de remonter malgré tout ?
Les archives paroissiales celles de l’ancien régime effectivement peuvent être lacunaires, en effet il est possible de remonter la piste de ses ancêtres par le biais d’autres archives (actes notariés, travaux d’historien, presse ancienne etc …)
Peut-on retrouver des documents particuliers sur des ancêtres femmes ?
Vous pouvez en effet retrouver dans certaines archives, leur certificat d’études, leur permis de conduire, leur passeport, carte de résistance etc …
Puis je espérer remonter ma lignée d'ancêtres jusqu'à charlemagne ?
La réponse est non de manière certifiée par les actes c’est impossible en revanche par les travaux des historiens concernant les recherches effectuées à travers les siècles passés, il est possible que grâce à ces travaux vous remontiez à Charlemagne mais c’est loin d’être une évidence.
Est-il vrai que nous avons tous des ancêtres nobles ou des branches nobles?
Question très fréquente en généalogie, en réalité bon nombre de personnes ont des ancêtres nobles malheureusement à cause des lacunes dans les archives il est très compliqué d’en retrouver cependant c’est souvent grâce à une ancêtre que l’on retrouve une branche noble appelée aussi sang bleu.
Comment retrouver le passé et l'histoire militaire de mon ancêtre ?

Première chose à faire, rechercher son matricule militaire, ensuite pour approfondir la carrière militaire de votre ancêtre, confiez vos recherches généalogiques à l’étude Duchamp GeneaServices.

Quelle est la différence entre une lignée agnatique et une lignée cognatique ?
Une lignée agnatique cela signifie qu’on s’intéresse à la lignée des hommes d’un individu, c’est-à-dire le père, puis le grand-père, puis l’arrière-grand-père, etc. (dans les ascendants) ou le fils, puis le petit-fils, puis l’arrière-petit-fils, etc. (dans les descendants). La lignée cognatique c’est le contraire c’est uniquement par les femmes.
est il possible de découvrir une affaire criminelle dans sa généalogie ?
La réponse est oui grâce aux articles de la presse ancienne notamment la BNF, Gallica, et bien sûr grâce à la série U des archives, il est possible de retrouver un jugement criminel concernant votre ancêtre qu’il soit victime d’un crime ou coupable.
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