1 – D’où vient le courant Vaudois apparu en Italie ?
Le mouvement Vaudois tire son nom de Pierre Valdo (ou Valdès), un riche marchand lyonnais du XIIe siècle qui a vendu tous ses biens pour se consacrer à la prédication de l’Évangile. Ses disciples, appelés les « pauvres de Lyon », ont été condamnés par l’Église catholique pour hérésie en 1184.
Le mouvement a rapidement gagné en popularité, prônant la pauvreté, la simplicité et la pureté de la foi. Les Vaudois ont été persécutés par l’Église catholique romaine qui les accusait d’hérésie.
Au XIIIe siècle, les Vaudois se sont organisés en une Église indépendante, l’Église vaudoise, qui a résisté aux persécutions pendant des siècles.
Le mouvement s’est répandu en Italie au XIIIe siècle, où il a été connu sous le nom de « Pataria ». Les Vaudois ont rejeté l’autorité de l’Église catholique romaine, affirmant que l’Évangile devait être interprété par chaque individu et non par une hiérarchie ecclésiastique.
Les Vaudois ont été persécutés en Italie et en France, où des milliers d’entre eux ont été massacrés lors de la croisade des Albigeois au XIIIe siècle. Malgré cela, le mouvement a survécu grâce à une organisation efficace et à l’appui des seigneurs locaux.
Le courant a connu des ramifications en Europe, notamment en France, en Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas. Les Vaudois ont souvent été associés à d’autres mouvements protestants, comme les Hussites ou les Réformateurs suisses.
La résistance en Piémont
Dans les Alpes cottiennes, les Vaudois habitaient les deux versants de la montagne, dans le Dauphiné et le Duché de Savoie. Dans le Dauphiné, les Vaudois s’intègrent au monde protestant français, participent aux guerres de religion et vivent ensuite à l’ombre de l’édit de Nantes mais conservent des liens constants avec leurs frères de Savoie.
Les vallées alpines sur le versant italien appartiennent au duché de Savoie mais vivent constamment sous la menace d’une invasion française. Après une première occupation française de 1536 à 1559, le duc Emmanuel Philibert, qui a récupéré ses terres au traité de Cateau-Cambrésis (1559), envoie dès 1560 une expédition militaire contre les Vaudois de la vallée de la Luserne. Sous l’influence de quelques prédicateurs, les Vaudois abandonnent leur non-violence traditionnelle et passent à la résistance armée. Cette guérilla de montagne se vit comme une guerre sainte, sur le modèle de la lutte entre David et Goliath. Chaque affrontement est précédé d’une prière et du chant des psaumes. Les pasteurs veillent à la discipline des troupes et interdisent le pillage. Les Vaudois reçoivent l’aide des Réformés dauphinois, sur l’autre versant des Alpes et tiennent tête aux armées ducales. Au bout de six mois de luttes, le duc accepte de négocier. L’accord de Cavour (1561) confirme les privilèges et franchises accordés précédemment et autorise le culte public dans les localités loin de la plaine. Par cet accord, un prince catholique tolère sur ses terres la présence de sujets dissidents, spirituellement rebelles. Mais cet accord renvoie les Vaudois dans leurs vallées de montagne et arrête l’expansion vers la plaine. L’adjectif « vaudois » n’est désormais utilisé que pour cette fraction de l’ancienne diaspora vaudoise.
Au XIXe siècle, les Vaudois ont été intégrés à l’Église méthodiste en Italie, mais ils ont conservé leur identité et leurs traditions distinctives. Aujourd’hui, l’Église vaudoise est l’une des principales Églises protestantes en Italie, avec environ 30 000 membres.
Source complémentaire : https://museeprotestant.org/notice/histoire-des-vaudois/
II- Le Piémont, une région touchée par les persécutions contre les Vaudois ! L’arrivée d’une famille Vaudoise en Ardèche, la famille PRALY (PRALI) !
Partons donc à Prali, c’est une petite commune d’Italie à proximité de Turin dans le Piémont. Aujourd’hui cette commune est surtout réputée pour sa station de ski.
Les Vallées vaudoises du Piémont sont trois vallées du nord-ouest de l’Italie qui doivent leur nom au fait que la plupart de leurs habitants étaient des fidèles de l’Église évangélique vaudoise.
Ces trois vallées qui appartiennent aussi aux Vallées provençales de Piémont sont le Val Pellis, le bas Val Cluson et le Val Saint Martin (vallée de la Germanasca).
La ville de Torre Pellice est leur centre culturel et historique.
La famille PRALY aurait migré en France à Saint Michel de Chabrillanoux en Ardèche, dans la vallée de L’Eyrieux entre le XVIème et le XVIIème siècle en pleines guerres de religions !
Il faut savoir que le chemin a été long pour arriver des contrées vaudoises d’Italie et du village de Prali tout particulièrement au petit village Ardéchois de Saint Michel de Chabrillanoux à pied, il leur aurait fallu 63h de marche soit plusieurs jours de marche !
On suppose fortement que la famille PRALY a des origines protestantes car on retrouve bon nombre d’actes de baptêmes de cette famille dans les registres protestants et cet article parlant du rapt des deux enfants de Jean Richard de PRALI dans le Vaudois, ne laisse aucun doute possible sur la raison de ce rapt … tout en sachant que cette épisode de l’Histoire se situe bien après l’arrivée de la famille PRALY à St Michel de Chabrillanoux, donc revenons en à eux.
Le plus ancien couple PRALY retrouvé sur Saint Michel de Chabrillanoux est Jean PRALY et Alexandrine SARTRE, leur acte de mariage reste introuvable mais grâce aux baptêmes de leurs nombreux enfants, il est de source sûre qu’ils ont vécu à Saint Michel de Chabrillanoux, quand à l’époque où ils seraient arrivés ça reste encore un mystère …
Leur première fille Marie PRALI a été baptisée le 17/04/1695 à St Michel de Chabrillanoux (07) , on retrouve sa trace dans le registre catholique ce qui ne sera pas le cas de l’ensemble de leur descendance certains se retrouveront dans le registre protestant de l’époque aussi appelé « Registre du désert »
Jacques PRALY par exemple né après sa sœur, le 21/03/1699 et baptisé le 25/03/1699 est bien présent dans le registre des baptêmes catholiques, il se marie dans le registre catholique avec Claudine PRANEUF, le 14/11/1719.
Mais c’est avec le petit fils de Jean et Alexandrine SARTRE que l’on arrive à avoir une preuve que cette famille était protestante, en effet dans le registre du pasteur PEYROT protestant, on retrouve page 326 : le mariage de Jean PRALY & Jeanne Marie CHAREYRON, le 31/03/1748.
Le 2/01/1748, ils ont fait établir un contrat de mariage devant Me Charles Antoine ESCLOZAS.
D’ailleurs le fils de Jean PRALY & Jeanne Marie CHAREYRON, Jean Claude se marie lui aussi dans le registre protestant du désert, le 6/05/1788 à Vernoux en Vivarais (07).
Leur autre petit fils et aussi fils de feu Jacques & Claudine PRANEUF, Paul PRALY se marie également dans le registre du désert du Pasteur Protestant Alexandre VERNET, le 3/08/1760 à St Michel de Chabrillanoux également, page 112 du registre.
Le mariage de Jean Pierre PRALY et Jeanne Marie CHANGEA est lui aussi introuvable tout comme les grands parents PRALY on ne peut que supposer que leur acte de mariage a été rédigé dans un registre protestant oui mais lequel certains affirment qu’ils se sont mariés à Silhac (07) commune de naissance de Jeanne Marie, le 7/11/1745.
Alors une question pourquoi attendre soudainement cette période et franchir le pas pour s’enregistrer dans les registres du désert ?
Une possible explication se trouve dans le registre du désert :
Louis XVI au mois de Novembre 1787 signa son « Edit du Roi concernant ceux qui ne font pas profession de la religion catholique » ce qui permet un état civil, donc enfin un droit d’existence aux non catholiques donc aux protestants c’est un « Edit de Tolérance » premier pas vers la pluralité religieuse en France mais seulement 100 ans après la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685 sous Louis XIV qui avait été conduit à commettre la plus grosse erreur de son règne, en révoquant l’édit de tolérance de son grand-père : Henri IV !
Jacques PRALY Tisserand en toile fils de Jean Pierre & Jeanne Marie CHANGEA (évoqués plus haut) & MAURIN Marianne fille du Notaire Royal de Laviolle Jean Pierre & CHAREYRE Jeanne Marie se marient le 25/09/1792 à Gallargues le Montueux (30)
Il est natif de Saint Michel de Chabrillanoux, elle de Laviolle, alors pourquoi choisir ce lieu pour se marier ?
Une partie de l’explication vient de ce fait étonnant : le frère de Marianne est curé, c’est lui qui la marie mais surtout il est lui même marié avec AINARD Marguerite, le 22/04/1794 à Nîmes non loin de Gallargues !
Phénomène peu étudié au cours du XIXe s., le mariage des prêtres – ayant pour la plupart prêté serment en 1791 – reste un pan de la Révolution relativement méconnu. Il a même subi les foudres d’historiens catholiques dont la vision a longtemps déformé l’histoire de ces hommes par des jugements moraux sans étudier sa sociologie et la philosophie qui animait ces prêtres qui ne réintégreront pas l’Église une fois la paix intérieure revenue. L’ouvrage de Xavier Maréchaux, inspiré par ses travaux de thèse, vient interroger leur identité. Il donne à voir une philosophie apparue à l’aune des grands bouleversements induits par les événements de 1789 et, en somme, comment la Révolution est entrée dans l’Église. (M. de Bruchard)
Jean PRALY fils de Jacques & Marianne MAURIN, épouse Marianne VILLEDIEU, le 15/02/1822 à Saint Andéol de Bourlenc aujourd’hui Saint Andéol de Vals.
Enfin nous arrivons au couple, Jean PRALY marié à Jeanne FOURNIER, le 28/08/1859 à Laviolle (07)
La dernière représentante de notre famille côté PRALY se nommait Victoire, leur fille et elle a épousé Camille Zéphyrin BONNEFOY, le 1/05/1896 à Genestelle.
Aujourd’hui il ne reste plus qu’une seule famille PRALY sur le village de Saint Michel de Chabrillanoux !
Les guerres civiles et de religions dans le Vivarais entre 1559 et 1629, causes et conséquences, quels sont les villes en Ardèche qui ont souffert le plus durant cette sombre période ?
Vous pourrez trouver prochainement le lien audio de la conférence de Monsieur DEBAUD ici :
Source : https://www.medarus.org/Ardeche/07genera/07genTex/huguenots.html
Annonay a effectivement été une ville reprise à plusieurs reprises pendant les conflits religieux de la période. En 1562, pendant les guerres de Religion, la ville est prise par les protestants, puis reprise par les catholiques en 1568. En 1579, François de Beaumont, chef protestant, assiège la ville pendant près de deux mois, avant de la prendre et de la piller. En 1594, pendant les guerres de la Ligue, la ville est de nouveau prise par les protestants, puis reprise par les catholiques en 1595.
Aubenas a également été assiégée pendant cette période, notamment en 1629, lorsqu’elle a été prise par les troupes royales. Les habitants de la ville ont tenu bon pendant plusieurs semaines, mais ont finalement été contraints de se rendre aux forces royales.
Privas a été assiégée à plusieurs reprises pendant les guerres de Religion. En 1574, les protestants prennent la ville, mais sont rapidement chassés par les catholiques. En 1587, les troupes protestantes assiègent la ville pendant plus de quatre mois, avant de la quitter sans avoir réussi à la prendre. En 1589, Philippe Duplessis-Mornay, chef protestant, assiège à nouveau la ville pendant plusieurs mois avant de la prendre et de la piller.
Le Vivarais, une région historique du sud de la France, a été le théâtre de nombreux événements lors des guerres de religion qui ont ravagé le pays entre le XVIe siècle et 1629. Voici quelques personnalités influentes qui ont marqué cette période :
Antoine de Crussol, duc d’Uzès (1540-1602) : Noble protestant, il a été l’un des chefs militaires des forces protestantes dans le Vivarais. Il a notamment participé à la bataille de Coutras en 1587, où les forces protestantes ont remporté une victoire décisive contre les troupes catholiques.
François de Bonne, duc de Lesdiguières (1543-1626) : Noble catholique converti au protestantisme, il a été l’un des chefs militaires les plus célèbres des forces protestantes dans le sud-est de la France. Il a notamment mené la prise de la ville de Grenoble en 1590, qui a été un tournant majeur dans les guerres de religion.
Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1555-1623) : Noble protestant, il a été l’un des chefs militaires des forces protestantes dans le Vivarais. Il a notamment participé à la bataille de Jarnac en 1569, où les forces protestantes ont été lourdement défaites.
Charles Dupuy-Montbrun (1562-1592) : Noble protestant et l’un des chefs militaires les plus célèbres des forces protestantes dans le Vivarais. Il a notamment participé à la bataille de Fontaine-Française en 1595, où les forces protestantes ont remporté une victoire importante.
Louis XIII (1601-1643) : Roi de France de 1610 à 1643, il a joué un rôle majeur dans la fin des guerres de religion en France. En 1629, il a signé l’édit de grâce d’Alès, qui a mis fin aux conflits en accordant aux protestants certains droits civils et religieux.
Le Duc des Adrets, de son vrai nom François de Beaumont (1512-1587), était un noble français qui s’est illustré pendant les guerres de religion. D’abord catholique, il s’est converti au protestantisme en 1560 et a commencé à combattre aux côtés des forces protestantes.
En 1562, il a été nommé gouverneur du Dauphiné par le prince de Condé, chef des forces protestantes. Il a alors mené une série de raids et de pillages dans la région, faisant preuve d’une grande cruauté envers les catholiques. On dit qu’il aurait fait jeter des prêtres et des religieuses dans des fours à pain pour les brûler vifs.
En 1569, il a participé à la bataille de Jarnac aux côtés des forces protestantes, mais la défaite a été totale et il a été capturé par les troupes catholiques. Il a alors été emprisonné pendant plusieurs années, mais a finalement été libéré en 1572 grâce à l’édit de Saint-Germain, qui accordait une certaine liberté de culte aux protestants.
Par la suite, il a continué à combattre pour la cause protestante, mais sans jamais retrouver sa position de gouverneur du Dauphiné. Il est mort en 1587, presque oublié de tous. Malgré ses actes de cruauté, il est aujourd’hui considéré comme un personnage emblématique des guerres de religion en France.
Marie de Montlaur, également connue sous le nom de la Comtesse d’Ornano, était une femme de poigne qui a joué un rôle important pendant les guerres de religion en France. Née en 1530 dans une famille noble du Languedoc, elle a épousé en 1545 le comte d’Ornano, qui est mort en 1553.
A lire concernant Marie de MONTLAUR : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65791g
Alors qui était-elle vraiment ? Découvrez le en lisant l’affaire de Vals-les-Bains en 1653 !
Fait notable, il est estimé que plus de 3000 Vaudois sont venus dans le Vivarais bon nombre s’y sont définitivement installés afin de fuir la répression ! De nombreux Ardéchois ont donc des racines Italiennes et plus particulièrement Piémontaises !