Sur les traces et l’histoire des victimes du Bazar de la Charité à Paris !
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décembre 13, 2020

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Loïc Duchamp

L’origine d’un lieu mythique de la vie Parisienne, le Bazar de la Charité

Loopsider, Le Bazar de la Charité

Après la série événement « Le Bazar de la Charité », il est grand temps de vous parler d’une des plus grandes tragédies Parisiennes du XIXème siècle, nous sommes le 4 Mai 1897 au 19 rue Jean Goujon à Paris, beaucoup de marchands mais surtout de femmes se sont déplacés pour être présents au Bazar de la Charité qui est une institution Parisienne, le Bazar est une vente de bienfaisance qui débute en 1885, cette organisation est mise en place par le financier Henri Blount. Le principe consistait à vendre des objets de tout genre au profit des plus démunis.

Vers 16 heures, la duchesse d’Alençon, qui préside le stand des noviciats dominicains situé à une extrémité de la galerie, murmure à l’une de ses voisines, Mme Belin :

« — J’étouffe… »
Mme Belin répond : « Si un incendie éclatait, ce serait terrible ! » Si elle avait su que cette phrase serait prémonitoire …

Le Drame, un incendie accidentel …

La cause de l’Incendie ?

A l’intérieur du Bazar, ce jour là sont projetés les premiers films des Frères Lumière. 1200 personnes étaient présentes, il faut dire que l’événement était très attendu ! Une nouveauté pour l’époque et qui est la cause du terrible incendie qui se déclare à 16h20, par l’inflammation des vapeurs de l’éther qui alimente la lampe de l’appareil de projection du cinématographe. Rapidement propagé par le bois, les toiles peintes et le plafond goudronné du décor, le feu dévaste les lieux, faisant de nombreux morts, essentiellement des femmes. Une polémique enfle après ce drame tragique, les hommes auraient bousculé violemment les femmes présentes pour sortir en premier …

Mais qu’en est-il réellement ?

En fait, il se trouve qu’il y’avait très peu d’hommes ce jour là au Bazar de la Charité. Mais pire ce sont en fait les trompe-l’oeil des portes de sortie qui ont condamné les victimes, le lieu en lui même s’est très rapidement embrasé, les pompiers arrivés 10 minutes après l’incendie, sont arrivés trop tard, le mal était déjà fait …

L’émotion dans le Figaro le lendemain du drame !

Voici le journal du « Figaro » le lendemain du drame soit le 05/04/1897, on peut ressentir l’émotion intense des journalistes de l’époque …

Les victimes, des femmes principalement

Une des victimes les plus connues de ce drame n’est autre que Sophie, La Duchesse d’Alençon, la soeur de l’Impératrice d’Autriche bien connue sous le pseudonyme de Sissi. Elle fut identifiée grâce à son dentiste qui fut dépéché sur place, c’est donc ce drame qui va être précurseur concernant l’identification des corps grâce aux empreintes dentaires pour la médecine légale et les enquêtes criminelles…

Sur la 3ème photo, vous pouvez découvrir quelques photos (portraits) des victimes de l’incendie.

Parmi les victimes, on retrouve 6 religieuses :

Julie Garivet, sœur Marie-Madeleine des Sœurs aveugles de Saint Paul (1853-1897)
Marguerite Rémond, sœur Sainte Claire des sœurs aveugles de Saint Paul (1835-1897)
Lucie Dehondt, sœur Vincent des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul (1871-1897)
Anna Ginoux Defermon, sœur Marie des filles de la Charité de Saint Vincent de Paul (1863-1897)
Adèle Sabatier, sœur Joseph des filles de la Charité de saint Vincent de Paul (1830-1897)
Virginie Thomazeau, sœur Electa des Filles de la Croix Saint André (1826-1897).

1 princesse :

Sophie-Charlotte de Bavière, duchesse d’Alençon (1847-1897)

6 enfants dont 2 garçons :

  • Madeleine de Clercq (1887-1897) 
  • Ester Cuvillier (1892-1897) 
  • Alfred David (1892-1897) 
  • Joseph Donon (1883-1897) 
  • Germaine Feulard (1887-1897) 
  • Suzanne Nitot (1886-1897).

5 hommes et oui seulement 5 dont 2 docteurs !

  • Docteur Henri Feulard (1858-1897)
  • Albert Masure (1832-1897)
  • Général Gustave Joseph Munier (1827-1897)
  • Victor Potdevin (1825-1897)
  • Docteur Ernest Rochet (1830-1897)

13 jeunes filles :

  • Hélène BernardDutreil (1880-1897)
  • Hélène Delaune (1876-1897)
  • Angèle (1877-1897) et Zoë Gosse (1878-1897) et leur mère (voir plus bas)
  • Marie Louise (1876-1897) et Yvonne Hatte de Chevilly (1879-1897)
  • Alice Jacqmin (1880-1897)
  • Antoinette de Mandat-Grancey (1876-1897)
  • Christiane Meilhac (1882-1897)
  • Antoinette (1877-1897) et Marguerite de Valence de Minardière (1880-1897) et leur mère (voir plus bas)
  • Élodie Van Biervliet (1877-1897)
  • Valérie Verhasselt (1876-1897)

94 femmes :

Hélène Barassé (1874-1897)
Antonie de Béziade d’Avaray, comtesse Audéric de Moustier (1825-1897)
Claire Beucher de Saint-Ange, générale Eugène Chevals (1829-1897), et sa sœur :
Laure Beucher de Saint-Ange (1827-1897)
Élise Blonska (1835-1897)
Louise Boissié, Madame Eugène Chalmel (1835-1897)
Camille Moreau-Nélaton, Madame Adolphe Moreau (1840-1897), artiste peintre et céramiste
Edmée Braun, Madame Étienne Moreau-Nélaton (1864-1897), belle-fille de la précédente
Clémence Capitaine, marquise d’Isle de Beauchêne (1847-1897), et sa fille :
Hélène d’Isle de Beauchêne (1875-1897)
Cécile Carrière, Madame Edmond Cuvillier (1847-1897), et sa sœur :
Pauline Carrière, Madame Frédéric Dillaye (1855-1897)
Jeanne Carteron (1862-1897)
Camille Chabot (1874-1897)
Marie de Commeau (1838-1897)
Dona Adélaïda Corradi y Anduga, Madame Florez (1847-1897)
Marguerite de Cossart d’Espiès (1847-1897)
Caroline Cosseron de Villenoisy (1828-1897)
Laure de Crussol d’Uzès, comtesse d’Hunolstein (1838-1897)
Louise Dagneau, Madame Alphonse Gosse (1846-1897)
Amélie Daireaux, Madame Hugues de Carbonnel (1853-1897)
Claire Dalloyau, Madame Auguste Bouvyer (1838-1897)
Flore Damiens dit Fortin, Madame Paul Hauducœur (1845-1897)
Suzanne Dephieu, Madame Alexandre Rabèry (1849-1897)
Berthe Deschamps, Madame Alfred Gohin (1862-1897)
Valérie Demazières, Madame Léopold Germain (1841-1897)
Thérèse Donon, baronne Maurice de Saint-Didier, fille d’Armand Donon (1857-1897)
Marie du Quesne, vicomtesse de Bonneval (1857-1897)
Alphonsine Fortin, Madame Eugène Vimont (1829-1897)
Jeanne Frémyn, Madame Léon Le Normand (1858-1897)
Annette Gabiot, Madame Firmin Goupil (1851-1897)
Eulalie Gariel, Madame Ferdinand Jauffred (1847-1897)
Louise Gérondeau (1870-1897)
Marie Gillet, Madame Louis Borne (1863-1897)
Marie Glandaz, Madame Gustave Laneyrie (1854-1897)
Agnès de Gosselin, comtesse Mimerel (1874-1897)
Élisabeth Green de Saint-Marsault, baronne Caruel de Saint-Martin (1836-1897)
Marguerite Gros, Madame Gaston de Clermont (1850-1897)
Blanche Grossier, Madame Achille Chouippe (1852-1897)
Hélène Guérard, Madame Fernand Duclos de Varanval (1873-1897)
Marie Guérin, Madame Benjamin Delaune (1853-1897)
Elizabeth de Guillebon (1873-1897)
Léonie Guillemain (1868-1897)
Amélie Guyard-Delalain, Madame Alfred Carteron (1829-1897)
Hélène de Haber, comtesse de Horn (1831-1897)
Jenny Hartmann, Madame Nicolas Schlumberger (1828-1897)
Madeleine Hauducœur (1870-1897)
Henriette d’Hinnisdael (1874-1897)
Marie Hoskier, Madame Eugène Roland-Gosselin (1858-1897)
Emma Hubert, Madame Eugène Legrand (1833-1897)
Emma Jaume, Générale Warnet (1830-1897)
Cécile Jullian, Madame François Buchillet (1845-1897)
Jeanne de Kergorlay, vicomtesse de Saint-Périer (1849-1897)
Angélique de la Briffe, Madame Eugène Huzar (1833-1897)
Isabelle de Lassus, Madame Joseph de Carayon-Latour (1834-1897)
Mathilde Leclerc de Juigné, vicomtesse de Damas (1828-1897)
Lina Lefèvre-Finucane (1873-1897)
Laure Lejeune, Madame Abel Brasier de Thuy (1828-1897)
Marie Le Royer de la Tournerie, vicomtesse de Malézieu (1869-1897)
Suzanne Le Sourd, Madame Pierre Cordoën (1869-1897)
Alix Loubaresse, Madame Adolphe Rivière (1848-1897)
Louise Lourmand (1868-1897)
Isabelle Maison, Madame Albert Lefèvre de Vatimesnil (1845-1897)
Marie de Marbot, Madame Victor de Valence (1848-1897)
Eugénie Marlé, Madame Louis Chapuis (1853-1897)
Laura Meinell, vicomtesse d’Avenel (1855-1897)
Mathilde Michel, Madame Jules Pierre (1866-1897)
Claire Moisson (1855-1897)
Ernestine Moreau (1862-1897)
Jeanne Odart de Rilly d’Oysonville, comtesse Haward de la Blotterie (1850-1897)
Lydie Panon Desbassayns de Richemont, Madame Léon de Gosselin (1841-1897)
Louise Pedra, baronne de Saint-Didier (1816-1897)
Amélie Pellerin de Lastelle, comtesse Serurier (1839-1897), veuve du comte Charles Sérurier
Marguerite Peretti, Madame Léon Valentin (1856-1897)
Pénélope Pétrocochino, Madame Vlasto (1836-1897)
Marie-Louise Picqué (1863-1897)
Hélène de Poggenpohl, Madame Jacques Haussmann (1854-1897)
Berthe Rabéry, Madame Louis Gentil (1873-1897)
Aline Rambourg, Madame Anatole Le Brun de Sesseval (1826-1897)
Louise de Rivière, comtesse Joseph-Louis de Luppé (1844-1897)
Marie Roubaud de Cournand, fille de Marie Roubaud de Cournand, Madame Maurice Lafitte de Canson (1844-1897)
Joséphine Saintin, Madame Charles Monti (1851-1897)
Antoinette Senez, Madame Auguste du Verdier de Suze (1842-1897)
Marie-Thérèse Simon (1874-1897)
Émilie Stiebel, Madame Louis Kann (1849-1897)
Louise Terre (1849-1897)
Lucy Touttain, Madame Émile Nitot (1863-1897)
Valèrie Turquet de La Boisserie, vicomtesse de Beauchamp (1867-1897)
Sabine de Vallin (1838-1897)
Julia de Villiers de La Noue, marquise de Bouthillier-Chavigny (1844-1897)
Justine Waller, comtesse Jules Couret de Villeneuve (1857-1897)
Mathilde de Weisweiller, Madame Théodore Porgès (1854-1897)
Élise Weyer, Madame Émile Hoskier (1836-1897)
Germaine d’Yrenne de Lalanne, comtesse d’Isoard-Vauvenargues (1867-1897)

Et enfin deux victimes collatérales de ce drame épouvantable :

Le général Léon de Poillouë de Saint Mars, une des têtes de turc favorites d’Alphonse Allais, meurt d’une crise cardiaque en apprenant la mort de sa sœur dans l’incendie, en réalité, nous l’apprendrons plus tardivement, Il s’est avéré qu’elle avait survécu.
Le duc d’Aumale est terrassé par une crise cardiaque le 7 mai, après avoir rédigé une vingtaine de lettres de condoléances aux familles des victimes de la noblesse. Il venait d’apprendre le décès de sa nièce par alliance, la duchesse d’Alençon, dans cette catastrophe.

Peut être parmi toutes ces victimes citées ci-dessus, se trouve le nom d’un(e) de vos ancêtres ?

Un projet concernant la généalogie des victimes de l’incendie sur lequel j’ai contribué fut mis en place sur Geneanet l’an dernier, je vous invite à aller découvrir la généalogie des 125 victimes. Arbre des victimes du Bazar de la Charité : https://gw.geneanet.org/bazardelacharite_w?lang=fr&p=marie+adelaide&n=roubaud&pz=julie&nz=garivet&type=tree

Vous souhaitez rendre hommage à l’un de vos ancêtres ayant péri lors de ce tragique événement, sachez qu’il existe une association mémorial qui perpétue le souvenir de ce drame : https://bazardelacharite.fr

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Questions fréquemment posées

Est-il possible de remonter une branche quand on ne connaît pas le père biologique d'un enfant naturel ?
Deux cas de figure : la mère a pu laisser des indices à l’hôpital (Hôtel Dieu de Lyon par exemple) le père biologique a pu être présent pour la naissance ou le baptême de l’enfant… Ou malheureusement parfois, le secret fut bien gardé et aucun indice divulgué…
Je suis bloqué dans mes recherches, il y'a des lacunes dans les archives y'a t'il un moyen de remonter malgré tout ?
Les archives paroissiales celles de l’ancien régime effectivement peuvent être lacunaires, en effet il est possible de remonter la piste de ses ancêtres par le biais d’autres archives (actes notariés, travaux d’historien, presse ancienne etc …)
Peut-on retrouver des documents particuliers sur des ancêtres femmes ?
Vous pouvez en effet retrouver dans certaines archives, leur certificat d’études, leur permis de conduire, leur passeport, carte de résistance etc …
Puis je espérer remonter ma lignée d'ancêtres jusqu'à charlemagne ?
La réponse est non de manière certifiée par les actes c’est impossible en revanche par les travaux des historiens concernant les recherches effectuées à travers les siècles passés, il est possible que grâce à ces travaux vous remontiez à Charlemagne mais c’est loin d’être une évidence.
Est-il vrai que nous avons tous des ancêtres nobles ou des branches nobles?
Question très fréquente en généalogie, en réalité bon nombre de personnes ont des ancêtres nobles malheureusement à cause des lacunes dans les archives il est très compliqué d’en retrouver cependant c’est souvent grâce à une ancêtre que l’on retrouve une branche noble appelée aussi sang bleu.
Comment retrouver le passé et l'histoire militaire de mon ancêtre ?

Première chose à faire, rechercher son matricule militaire, ensuite pour approfondir la carrière militaire de votre ancêtre, confiez vos recherches généalogiques à l’étude Duchamp GeneaServices.

Quelle est la différence entre une lignée agnatique et une lignée cognatique ?
Une lignée agnatique cela signifie qu’on s’intéresse à la lignée des hommes d’un individu, c’est-à-dire le père, puis le grand-père, puis l’arrière-grand-père, etc. (dans les ascendants) ou le fils, puis le petit-fils, puis l’arrière-petit-fils, etc. (dans les descendants). La lignée cognatique c’est le contraire c’est uniquement par les femmes.
est il possible de découvrir une affaire criminelle dans sa généalogie ?
La réponse est oui grâce aux articles de la presse ancienne notamment la BNF, Gallica, et bien sûr grâce à la série U des archives, il est possible de retrouver un jugement criminel concernant votre ancêtre qu’il soit victime d’un crime ou coupable.
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