Bonjour à tous, Aujourd’hui, je vous emmène sur les traces et l’histoire de la famille de mon grand père maternel Albert LAGOUY, vous allez rapidement découvrir que l’histoire familiale des LAGOUY en Isère est au coeur de nombreux drames et faits divers qui ont fait l’actualité locale à l’époque …
Commençons donc par le commencement, mon grand père Albert LAGOUY est né à Romans dans la Drôme, le 18 Février 1940. Il est le fils de Joseph et Julienne Joséphine BADIER, son père est ouvrier maçon et sa mère céramiste chez REVOL.
L’entreprise REVOL existe depuis 1768, Revol est une entreprise familiale Française qui offre une expertise unique depuis 1768 dans la fabrication de la porcelaine culinaire haute performance. Olivier PASSOT est le Président actuel de la société, il représente ainsi la 9ème génération depuis la création de l’entreprise.
Mon grand père, va connaître un drame familial, alors qu’il est âgé de deux ans, sa mère Julienne décède brutalement, il y’avait un secret de famille sur son décès de quoi était-elle décédée ? Il se trouve qu’en enquêtant j’ai découvert qu’elle souffrait d’une maladie qui touchait bon nombre de femmes enceintes à l’époque l’albumine, je découvre donc que mon arrière grand mère attendait un autre enfant, malheureusement le destin en a décidé autrement et elle meurt le 13 Août 1942 à Anneyron, âgée de 36 ans en laissant deux enfants derrière elle, Joseph et Albert …
Mes arrières grands parents s’étaient mariés, le 12 Avril 1930 à Epinouze, Julienne était native d’Epinouze et Joseph du village voisin d’Anneyron, il y était né le 18 Novembre 1900.
Julienne avait un frère Louis Marius BADIER né le 13 Août 1891 à La Motte Fanjas alors qu’elle de son côté est née bien plus tard que son frère, soit le 26 Janvier 1906 à Epinouze.
Leurs parents François Joseph BADIER et Marie Juliette FERLIN se sont mariés le 22 Février 1889, François Joseph exerçait la profession de facteur, sur ses tournées il aurait pu croiser le Facteur Ferdinand CHEVAL qui sait, ce célèbre facteur bâtisseur auquel nous devons le Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives !
Suite à sa mutation de secteur professionnel pour ses tournées de courrier, il part s’installer à Epinouze avec son épouse au début des années 1900. Louis Marius et Julienne ont donc 14 ans et demi de différence.
Joseph Marius LAGOUY lors de son mariage n’avait plus son père, en effet ce dernier appelé également Joseph est décédé tragiquement le 26 Juin 1916, touché par un obus de gros calibre, il a été enseveli sur le site des Quatre cheminées, proche de Fleury devant Douaumont dans la Meuse, il était âgé de 36 ans au moment de son décès.
Joseph Marius avait une petite soeur prénommée Berthe née le 12 Février 1910 à Anneyron, et un petit frère Rémi qui n’a malheureusement pas survécu né le 25 Novembre 1903 à Anneyron il est décédé le 12 Août 1904 sur ce même village drômois, certainement suite à une maladie infantile qu’il avait contracté.
Au décès du soldat clairon Joseph LAGOUY, Marie PRUNOT, la mère de Joseph Marius, Berthe et Rémi, a du attendre un jugement de déclaration de décès en 1918 de son défunt époux avant de se marier en secondes noces avec Flavien Aimé MALEIN, le 19 Avril 1921 à Anneyron. Ils vont rester mariés 16 ans, Flavien va en effet mourir le 9 Avril 1937 à Anneyron âgé de 59 ans.
Marie PRUNOT, elle aussi a eu une vie compliquée, abandonnée par ses parents à l’Hôtel Dieu de Lyon, elle y est née le 17 Février 1883, elle ne l’aura jamais su mais sa mère Antoinette était native de Charbonnières en Saône et Loire et son père biologique Antoine Léonard CHELLE de Saint Pierre de Boeuf dans la Loire.
Ses parents biologiques se sont rencontrés alors qu’ils étaient employés dans le même établissement sur Givors, elle était peigneuse de chambre et lui garçon d’établissement, ils ont eu une relation et de cette relation est née Marie et avant elle Maria qui est décédée en nourrice à Nozières l’année de naissance même de sa soeur.
Revenons en à la rencontre entre Joseph LAGOUY et Marie PRUNOT, Joseph était cultivateur, Marie domestique, ils ont eu une relation, Marie est tombée enceinte elle avait alors 17 ans, le couple a du se marier avant que le bébé ne vienne au monde et de ne pas créer de scandale dans la famille. C’est pourquoi, le 29 Octobre 1900 à Anneyron ils se sont dit oui !
Il y’a eu une véritable enquête par les services sociaux de l’époque afin de vérifier que Marie PRUNOT serait bien traitée par son époux et qu’elle pourrait bénéficier d’un cadre de vie convenable, Joseph ayant une bonne réputation même si il avait de faibles revenus, ils ont donné leur accord pour que le mariage puisse avoir lieu, même si il est dit dans le dossier que Joseph ait pu abuser de la naïveté de la jeune fille, forcément elle était enceinte et c’était mal vu par les services sociaux.
Les parents de Joseph se nommaient Michel Rémy LAGOUY et Catherine Véronique PERRAT, le couple s’est marié le 15 Décembre 1874 à Moras-en-Valloire.
Joseph était leur troisième enfant, né le 11 Octobre 1879 à Epinouze.
Michel Rémy a eu une vie particulièrement agitée, alors qu’il est âgé de 14 ans, il est interrogé par la police dans le cadre d’une enquête criminelle impliquant ses deux frères aînés Joseph né le 3 Avril 1836 à Bougé Chambalud et Antoine l’aîné, né le 8 Décembre 1831 à Saint-Rambert d’Albon.
Voici l’affaire expliquée dans le journal du Courrier de la Drôme et de l’Ardèche daté du 28 Novembre 1858.
Les parents cités dans cet article se nomment Antoine LAGOUY et Marie CHARREAT mariés le 29 octobre 1829 à Bougé Chambalud.
Joseph sera condamné au bagne pour ce fratricide, il est d’abord envoyé au bagne de Toulon avant d’être envoyé au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane.
Un peu d’histoire sur le bagne de Saint Laurent du Maroni
Le 21 février 1858, le bagne de Saint-Laurent-du-Maroni était inauguré sur le fleuve Maroni. Il était constitué de plus de 12 bâtiments (rangées de « cases » contenant les cellules de part et d’autre de la cour intérieure, un hôpital, des cuisines, les bâtiments du personnel, lavoir et bibliothèque).
Tous les condamnés venant de la France métropolitaine débarquaient d’abord à Saint-Laurent et étaient ensuite répartis entre les différents camps et pénitenciers de la Guyane.
Le 16 mars 1880, on créa également la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, qui était une commune pénitentiaire, dont les habitants étaient presque tous des gardiens ou des bagnards libérés.
En 1912, l’hôpital de Saint-Laurent était construit.
Le bagne de Saint-Laurent-sur-Maroni ne ferma ses portes qu’en 1946, année où le bagne tout entier cessa définitivement d’exister.
La culpabilité de Joseph le poursuivra toute sa vie, il laisse sa femme Marie ROSTAINGT avec laquelle il s’était marié le 20 Novembre 1857 à Bougé Chambalud. Comme les affaires criminelles mettent du temps avant d’être jugées, il passe deux ans avec sa femme après la mort de son frère Antoine qu’il a assassiné le 16 Novembre 1858.
Sa femme tombe enceinte début 1861, alors que Joseph LAGOUY est arrivé au bagne de Toulon le 20 Mars 1859, il y a purgé une peine de travaux forcés pour 10 ans, il a ensuite été détaché de sa chaine, le 1er Août 1861 et embarqué sur le transport de bagnards le Cérès destination la Guyane, cependant il n’est pas revenu en France métropolitaine après l’expiration de sa peine, il est décédé là bas, le 12 Novembre 1882 âgé de 46 ans.
Henri le fils de Marie ROSTAING porte le nom LAGOUY alors que c’est tout bonnement impossible qu’il soit le fils légitime de Joseph ce dernier étant au bagne dès 1859, à moins que Marie ROSTAINGT ait obtenu des droits de visites privées au bagne de Toulon …
Henri « LAGOUY » va donc grandir sans père et il va pour autant suivre ses traces…
Michel Rémy LAGOUY a non seulement été témoin du fratricide de ses frères mais il a lui même été assassiné le 3 Novembre 1896 à Epinouze époque où sévissait le tueur en série Joseph VACHER, le Jack l’Eventreur des Bergers.
Voici ce qu’on peut lire dans le journal L’écho de Vienne et de la Région daté du 8 Novembre 1896 :
Partons désormais découvrir les plus anciens ancêtres LAGOUY, il faut savoir que la famille LAGOUY s’appelait GOUY au départ ce patronyme pourrait représenter une variation régionale sud de goy, désignant une sorte de serpe ou de couteau dont se servent les vignerons, les tonneliers, ce nom a du s’appliquer au possesseur de cet outil.
Pierre GOUY a épousé Françoise NICOLAS, le 12 Juin 1651 à Jarcieu.
Le couple a eu 5 enfants :
Claude GOUY quant à lui épouse Anne MELION sur la commune de Bellegarde Poussieu, le 17 Juin 1685.
Je vais ensuite faire un saut dans le temps,
Partons découvrir Beaurepaire en Isère et un étrange crime qui s’y est produit en 1824 concernant un cousin éloigné de Michel Rémy LAGOUY !
Beaurepaire est un joli petit village Isérois, aujourd’hui le village compte plus de 5000 âmes. Selon André Planck, spécialiste en toponymie des villes du département de l’Isère, le nom de Beaurepaire dériverait du latin « Belli Riparii » signifiant belles rives qui pourrait désigner une élévation surplombant une vallée.
Beaurepaire est une des premières communes d’Europe à avoir bénéficié de l’éclairage électrique. Dès 1883, un artisan-mécanicien, Louis-Michel Villaz, utilisa sa machine à vapeur de battage, une dynamo et des lampes à arc pour éclairer quelques rues de la ville. L’inauguration de l’équipement muni de lampes à incandescence Edison eut lieu le 14 juillet 1886.
Ce dispositif a fonctionné jusqu’en 1902. Un immeuble et une avenue de Beaurepaire portent le nom du pionnier Louis-Michel Villaz. Une fresque représentant l’éclairage des rues de Beaurepaire orne un mur à l’une des entrées de la ville.
Acte I – Les circonstances de l’Affaire
Dossier LAGOUY (Jean), assassinat, Isère,
13/08/1826. BB/24/2001 dossier : 1032S7.
Tout se déroule en Isère et commence le 16 décembre 1824 à Beaurepaire (38), Jean Lagouy assassine suite à un acte prémédité Jean Etienne Villard d’un coup de fusil au hameau des Brosses. La victime décède le 19 décembre suivant des suites de ses blessures.
D’après le dossier de l’Affaire, un témoin a assisté à l’assassinat, il s’agit d’Augustin Villard… nous établirons son lien de parenté avec la victime par la suite…Une question nous hante au début de cette enquête, Pour quelle(s) raison(s) Jean Lagouy a t-il assassiné la victime ? Quel serait donc le mobile du crime, l’affaire est bien plus complexe qu’il n’y parait et vous allez le découvrir !
C’est grâce au dossier de l’affaire, que nous apprenons que la soeur de l’assassin Marie Lagouy fréquentait apparemment Jean Villard, la victime, cependant on apprend grâce aux archives que cette dernière avait eu comme projet de se marier avec Jean François Girard, le 21/09/1825 soit 1 an avant le meurtre mais que le mariage avait été annulé car il manquait une pièce au dossier …
Acte 2 – Une étrange pièce du dossier
Stupeur une pièce du dossier de l’Affaire vient semer le trouble et si Jean Lagouy n’avait été qu’un pion dans l’assassinat de Jean Villard et si le crime avait été commandité par une tierce personne, et que M Lagouy n’avait été qu’un « simple » exécutant …
Il n’y avait apparemment aucune inimitié entre les deux hommes.
Les deux Jean s’entendaient à merveille d’après ce document que je vais vous lire, mais pire encore ce document semble accabler le juge de paix du canton de Beaurepaire qui serait âgé de 70 ans et aurait eu une liaison voire plusieurs avec Marie la soeur de l’accusé …
Etrange non, forcément cette pièce fait scandale à sa lecture et qui peut bien être ce juge de paix du canton de Beaurepaire pourquoi son nom n’est-il pas cité, le motif du crime serait il une machination amoureuse à des fins politiques ?
Tiens tiens, en continuant notre enquête lors du témoignage du 37ème témoin qui est le fameux Augustin Villard qui n’est apparemment pas lié à la victime malgré son patronyme on apprend que le juge de paix du canton de Beaurepaire s’appelle … M Girard ! ça ne vous rappelle rien ? Le dernier témoin intéressant concernant cette Affaire n’est autre que le frère de la victime.
Acte 3 – Conclusion
En conclusion, l’Affaire Villard reste bien mystérieuse toujours est-il que le mobile serait bien une machination amoureuse et une question de jalousie, le juge de paix de Beaurepaire M Girard aurait il donc bien commandité ce crime, personne ne le sait, le secret demeure, cependant dans cette affaire il y’eut deux familles brisées, la famille Villard et la famille Lagouy car Jean Lagouy sera guillotiné à Grenoble le 30/09/1826 !