Les différences d’âge les plus importantes entre époux …
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mai 16, 2021

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Loïc Duchamp

Bonjour à tous, aujourd’hui nous allons partir découvrir un élément qui concerne la plupart de nos ancêtres sous l’ancien régime, les différences d’âge importantes entre époux.

I – Une règle de mariage sous l’ancien régime

« Sous l’Ancien Régime, les mariages étaient tous arrangés » (la-croix.com)

Il faut savoir que sous l’ancien régime, l’âge de la majorité matrimoniale (les mariés peuvent se marier sans le consentement de leurs parents décédés par exemple) était de 30 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes.

L’âge nubile était quant à lui de 12 ans pour les filles et 14 ans pour les garçons.

A partir du 20 Août 1792, la majorité passera à 21 ans pour les hommes comme pour les femmes

Enfin de 1804 au 21 Juin 1907, la majorité matrimoniale est désormais établie à 25 ans pour les garçons, 21 ans pour les filles, mais la majorité civile demeure à 21 ans.

II – Antoine DUCHAMP & Françoise CAILLET, mariés malgré une grande différence d’âge.

C’est le 9 Janvier 1790 que Antoine DUCHAMP et Françoise CAILLET établissent leur contrat de mariage devant Maître Jean François GARDE, Notaire de Rochepaule.

Antoine est alors travailleur de terre à la journée habitant au lieu des Peignes, paroisse de Rochepaule, il est le fils de feu François DUCHAMP et de vivante Catherine CHAZOT.

Françoise CAILLET est la fille de feu Pierre CAILLET et de vivante Claudine BROLLES habitante avec sa mère au lieu des Prés, paroisse de Pailharès.

Le 26 Janvier 1790, ils se marient finalement à Rochepaule.

Partons donc découvrir les actes de baptême des époux, Antoine DUCHAMP a été baptisé le 14 Avril 1753 à Rochepaule, il a donc 36 ans et demi lors de son mariage, il n’est pas précisé qu’il est veuf d’une précédente union donc pour moi c’est bien la première fois qu’il se marie.

Françoise CAILLET quant à elle, a été baptisée le 8 Février 1771 sur la commune de Pailharès.

Les époux ont donc un écart d’âge important de 18 ans.

Le couple aura 12 enfants, Françoise tombe enceinte très rapidement après le mariage, elle devient ainsi maman le 4 Novembre 1790, en accueillant avec joie l’arrivée d’une petite fille prénommée Françoise DUCHAMP.

Le 6 Septembre 1792, le couple accueille un petit garçon prénommé Joseph DUCHAMP.

Le 24 Fructidor an 2 soit le 10 Septembre 1794 toujours à Rochepaule, le couple va avoir une fille prénommée Marianne DUCHAMP

Le 10 Novembre 1796, le couple accueille la naissance encore d’une fille prénommée Marie Françoise DUCHAMP, à ce jour son acte de décès n’a jamais été retrouvé.

Et si Marie Françoise et Marie Rose ne faisait en réalité qu’une seule et même personne ?

En effet d’après son acte de décès Marie Rose DUCHAMP dite Marie épouse de Jean DUCHAMP est décédée le 12 Juillet 1856 à Rochepaule âgée de 59 ans ce qui la fait donc naître vers 1797, donc à un an près Marie Françoise pourrait bien être Marie Rose en réalité !

Françoise DUCHAMP voit quant à elle le jour le 16 février 1799 à Rochepaule

Le 22 Juin 1802, leur fille Marguerite DUCHAMP voit le jour malheureusement elle décède à l’âge de 20 mois, le 6 Mars 1804 à Rochepaule et elle est inhumée le 8 Mars au cimetière de Rochepaule.

Lors du décès de la petite Marguerite, Françoise CAILLET est enceinte, il faut absolument conjurer le décès de leur petite fille, c’est ainsi que naît le 3 Août 1804 à Rochepaule Marguerite DUCHAMP qui remplace sa soeur aînée décédée l’année de sa naissance …

Le 14 Avril 1807, enfin c’est un garçon, après plusieurs filles de suite, les parents sont heureux ils vont le prénommer Pierre.

Le 19 Mai 1809, malgré le fait que leur fils n’ait pas été déclaré à la mairie mais à l’église Françoise CAILLET donne naissance à un garçon prénommé Jean Claude DUCHAMP. (Source SAGA : Société des Amateurs de Généalogie de l’Ardèche)

Pour preuve dans le registre de l’état civil de Rochepaule, l’acte de naissance de Jean Claude DUCHAMP est manquant …

Antoine a t-il oublié de déclarer son fils à la mairie et si oui pour quelles raisons ?

Je ne peux m’empêcher de relever l’acte de naissance du fils naturel de Marie FOURNIER, son fils qu’elle a appelé L’Empereur, né le 5 Mai 1809, une véritable adoratrice de Napoléon Ier !

L’acte qui devrait suivre aurait du être celui de Jean Claude DUCHAMP malheureusement il n’en est rien le registre reprend au 30 Mai 1809.

Le 28 Octobre 1811 à Rochepaule, c’est la petite Marie Eulalie DUCHAMP qui pointe le bout de son nez, Antoine DUCHAMP est alors âgé de 58 ans, Françoise CAILLET de 40 ans.

Marie Eulalie DUCHAMP décède à Royas en Isère comme épouse de Claude GAY-BRESSIEUX, le 1er Mai 1854. Elle ne peut donc pas être Eulalie DUCHAMP décédée à Marseille !

On aurait pu penser qu’elle serait leur dernière fille c’était sans compter la découverte de l’acte de décès de Eulalie DUCHAMP, leur dernière fille dont l’acte de naissance est également introuvable, Eulalie est décédée après avoir été hospitalisée à Marseille, à l’Hôpital de la Conception elle était couturière et n’avait que 46 ans…

De quoi souffrait donc Eulalie DUCHAMP… Ca reste un mystère mais il y’a quand même de nombreuses pistes à étudier !

Un peu d’informations concernant les différents types de malades de l’hôpital de la Conception à Marseille.

« Il s’agit d’une population relativement jeune dans la mesure où 75 % des patients ont moins de 40 ans. En matière de pathologie en dehors des épisodes épidémiques (typhus, choléra, grippe, variole, typhoïde…) il faut retenir la place occupée par la tuberculose responsable de plus de 25% des décès hospitaliers. Enfin, la mortalité périnatale dépasse encore 50%.Les malades vénériennes étaient admises sur la production d’un billet délivré par la police. Les prostituées en ville étaient en effet soumises à une visite médicale hebdomadaire, obligatoire et payante. La visite avait lieu rue de la prison, dans le local de la police des mœurs. Elle était assurée par un des onze médecins inspecteurs. Lorsqu’une prostituée était déclarée atteinte, elle était conduite à la Conception par deux agents du service des mœurs et hospitalisée dans l’une des deux salles réservées dans le pavillon sainte madeleine. L’hospitalisation des vénériennes ressemblait en fait à une véritable incarcération, le règlement qui s’appliquait n’étant pas celui de l’hôpital, mais celui d’un établissement pénitentiaire. Celles que l’on nommait les « filles publiques » étaient ôtées de la vue des honnêtes gens, elles n’avaient pas le droit de sortir du dortoir sans autorisation, elles étaient soumises au port obligatoire d’un peignoir en bure grise, isolées des autres malades y compris pendant les repas qu’elles devaient prendre au réfectoire aux heures fixées par le règlement. Elles avaient droit à une promenade d’une heure matin et soir dans une cour spéciale. En cas de manquement à la discipline, les peines prévues étaient la privation de vin, la mise au pain et à l’eau, la mise en cellule et si besoin le recours à la force publique et à l’autorité judiciaire. Un rapport de 1870 adressé à la commission administrative note : « on assiste avec une sorte de dégoût au repas des filles soumises, en les voyant essuyer leur bouche avec les doigts ou leur mouchoir, si elles en ont. Je considère comme une dépense indispensable de les pourvoir à table d’un linge comme on voudra l’appeler, quelque grossier qu’il soit. Les lieux des filles soumises sont de plus en plus infects et cette infection doit nécessairement contribuer à retarder leur guérison. La sœur croit que les tinettes ne sont pas assez souvent vidées ». A la même époque les deux cachots qui leur étaient réservés au sous-sol furent remplacés par une cellule disciplinaire. Ce service disparaitra seulement après la Libération.Pour les malades, la journée à l’hôpital était rythmée par la cloche. Elle sonnait le réveil à 6h 45 pour la médecine et à 7h 15 pour la chirurgie. Tous les jours, dimanche et jours fériés compris, le même cérémonial se répète : le patient voit arriver prés de son lit le cortège qui accompagne le chef de service vêtu de son sarreau gris. »

Source : Hôpital de L’Immaculée Conception, Conservatoire du Patrimoine Médical de Marseille édition 2015

III – Quittance puis décès de Françoise CAILLET non remariée veuve de Antoine DUCHAMP depuis 39 ans !

Un délai de veuvage vraiment remarquable 39 ans sans s’être remariée, quelle fidélité pour mon ancêtre Françoise CAILLET, fidèle à son époux même après le décès de ce dernier survenu le 17 Décembre 1822 à Rochepaule âgé de 69 ans.

Françoise CAILLET âgée de 90 ans fait rédiger une quittance auprès du notaire de Rochepaule, le 15 Août 1861, c’est de cette manière que j’ai appris qu’une de ses filles était décédée à Marseille, elle vivait donc à Marseille avec sa fille alors qu’elle avait 89 ans, au décès de Eulalie DUCHAMP elle est revenue s’établir à Rochepaule pour y terminer sa vie.

Françoise décède peu de temps après, le 10 Décembre 1861 à Rochepaule.

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Questions fréquemment posées

Est-il possible de remonter une branche quand on ne connaît pas le père biologique d'un enfant naturel ?
Deux cas de figure : la mère a pu laisser des indices à l’hôpital (Hôtel Dieu de Lyon par exemple) le père biologique a pu être présent pour la naissance ou le baptême de l’enfant… Ou malheureusement parfois, le secret fut bien gardé et aucun indice divulgué…
Je suis bloqué dans mes recherches, il y'a des lacunes dans les archives y'a t'il un moyen de remonter malgré tout ?
Les archives paroissiales celles de l’ancien régime effectivement peuvent être lacunaires, en effet il est possible de remonter la piste de ses ancêtres par le biais d’autres archives (actes notariés, travaux d’historien, presse ancienne etc …)
Peut-on retrouver des documents particuliers sur des ancêtres femmes ?
Vous pouvez en effet retrouver dans certaines archives, leur certificat d’études, leur permis de conduire, leur passeport, carte de résistance etc …
Puis je espérer remonter ma lignée d'ancêtres jusqu'à charlemagne ?
La réponse est non de manière certifiée par les actes c’est impossible en revanche par les travaux des historiens concernant les recherches effectuées à travers les siècles passés, il est possible que grâce à ces travaux vous remontiez à Charlemagne mais c’est loin d’être une évidence.
Est-il vrai que nous avons tous des ancêtres nobles ou des branches nobles?
Question très fréquente en généalogie, en réalité bon nombre de personnes ont des ancêtres nobles malheureusement à cause des lacunes dans les archives il est très compliqué d’en retrouver cependant c’est souvent grâce à une ancêtre que l’on retrouve une branche noble appelée aussi sang bleu.
Comment retrouver le passé et l'histoire militaire de mon ancêtre ?

Première chose à faire, rechercher son matricule militaire, ensuite pour approfondir la carrière militaire de votre ancêtre, confiez vos recherches généalogiques à l’étude Duchamp GeneaServices.

Quelle est la différence entre une lignée agnatique et une lignée cognatique ?
Une lignée agnatique cela signifie qu’on s’intéresse à la lignée des hommes d’un individu, c’est-à-dire le père, puis le grand-père, puis l’arrière-grand-père, etc. (dans les ascendants) ou le fils, puis le petit-fils, puis l’arrière-petit-fils, etc. (dans les descendants). La lignée cognatique c’est le contraire c’est uniquement par les femmes.
est il possible de découvrir une affaire criminelle dans sa généalogie ?
La réponse est oui grâce aux articles de la presse ancienne notamment la BNF, Gallica, et bien sûr grâce à la série U des archives, il est possible de retrouver un jugement criminel concernant votre ancêtre qu’il soit victime d’un crime ou coupable.
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